de
ces folles pensées accrochées à ces arbres
où
le lieu écritur’ ne compte plus les pieds
j’entends
à la légère :
« Poète,
vos papiers ! »
Il
dégueule son fiel des pensées établies
dans
l’obscure insomnie des mots que l’on ne lit,
les
ordures pourries des brouillons desséchés,
l’écriture
insomnie qui s’en vient le chercher
lorsque
aux routes les hommes tuent l’aube des pieds
on
est à l’hallali :
« Poète,
vos papiers ! »
Morne
oraison des siècles soumis aux outrages,
brûlure
au cœur en pluie qui n’attend rien de l’âge,
guitare
au fond des bois désaccordée d’errance
et
détritus enfouis des immenses souffrances
alentour
des vieux cris étouffés des guêpiers
et
puis la voix en rage :
« Poète,
vos papiers ! »
La
négation de l’homme en son pas insurgé
parmi
les nuits morbides des clochards purgés,
le
vieux litre qui roule au caniveau sans chien
et
le chien qui aboie tel un Poète en liens
lorsque
ici et ailleurs toutes choses épiées
on
entend exiger :
« Poète,
vos papiers ! »
Regarde-moi,
ton jour décuple les mensonges,
comme
un vieil arbre mort tu n’as plus aucun songe
hormis
l’autre vouloir établi sans vergogne
par
tes lois en ces murs auxquels chacun se cogne
le
désir innommable, invariable, estropié
qui
résonne et me ronge :
« Poète,
vos papiers ! »
Commentaires
merci Fanfan, à vous aussi toutes mes amitiés. Alain
Joli hommage pour le grand Léo Ferré, mes amitiés, je vous dis à l'année prochaine, fanfan